Aldo a cinquante-cinq ans aujourd'hui.

Et il avait prévu de ne rien faire le jour même chose que ses élèves n'ont pas compris et il s'est retrouvé entraîné au club à picoler jusqu'à minuit pour qu'enfin on lui souhaite un joyeux anniversaire alors qu'il était mais complètement torché, entrain de pleurer car personne ne voulait tenir ses cheveux pendant qu'il vomissait. ( Il ne vomissait pas + ses cheveux sont trop courts, vraiment monsieur, calmez-vous. ) Il avait enchaîné les shots, les mélanges douteux et les tentatives de dragues, hypé par des gosses de quoi, la vingtaine ? Il aurait dû refuser mais il s'est laissé si facilement faire, c'en est presque triste.

Par on ne sait quel miracle, Aldo a réussi à rentrer chez lui. Il tape la nuit de sa vie sur le canapé à moitié déshabillé mais eh, c'est déjà mieux que s'effondrer au sol. Et il dort bien jusqu'à ce que ça sonne à sa porte. Là le bestiau il se réveille d'un coup et se met droit si vite que son dos craque. Il insulte ses vieux os dans sa langue natale avant de se débarbouiller du bras la bouche ornée d'une jolie trace de bave et se hâte de mettre le premier bas qui lui tombe sous la main. Les lunettes sont à moitié sur ses yeux tellement il a fait vite, il a un t-shirt trop grand avec marqué "birthday boi" et des mots de ses élèves dessus, le dit bas est un caleçon à cœurs, il a une chaussette sur deux, ses cheveux sont.. Ce qu'ils sont. Mais bon si c'est la factrice comme il le soupçonne, elle l'a déjà vu dans de pires états ! Haha !

Ce n'est pas elle.

▬ Le mois d'août !

Qu'il s'exclame face à l'homme en face de lui. Oh il le reconnaîtrait entre mille, le mois d'août du calendrier des rangers 2023. Le même qui est accroché dans son bureau quand monsieur a besoin de voir de belles choses après des copies désastreuses. Il met un petit temps à comprendre que, oh merde, c'est réel -il s'est pincé après tout et s'est fait mal- alors là, il panique, lui referme la porte au nez et la réouvre après s'être vaguement peigné les cheveux à la main.

▬ Haha. Bonjour.

Ce n'est pas smooth du tout.. Et il se penche sur la porte comme si ça l'était et manque presque de se casser la gueule. Ca commence bien.

Il lui sourit, un peu maladroitement mais oh Aldo swoons. Et il est là pour les calendriers ? Arkée en plus d'exister est bon, si bon ! Merci seigneur ! Sauf que sa joie est de courte durée quand il dit vouloir le laisser tranquille. Sa seule chance de parler avec l'homme dont la photo trône dans sa cuisine ! Il serait fou de le laisser partir.

▬ Justement ! J'ai besoin du calendrier pour remplacer l'ancien !

Qu'il supplie presque avant de se ressaisir pour expliquer le fond de sa pensée.

▬ Vous étiez le mois d'août sur celui de cette année !

Et c'est dit si solennellement qu'il en est presque gêné, toussote et se reprend en se remettant bien droit.

▬ .. J'ai une mémoire photographique. Mais rentrez ! Le temps que je trouve mon portefeuille.

Ces paroles prononcés, Aldo ouvre un peu plus grand la porte qui donne sur l'entrée. Au moins à l'intérieur, il fait chaud ! Est-ce suffisant pour inciter le ranger à entrer ? S'il était plus jeune, le professeur tenterait les puppy eyes mais.. On va éviter de s'enfoncer encore plus.

A l'annonce du caractère exceptionnelle des ventes du calendrier sexy des rangers, Aldo meurt instantanément sur place comme frappé par la foudre.

▬ Oh.

Est tout ce qu'il trouve à dire alors que, miracle !, le ranger lui annonce en avoir quelques uns sur lui. Le choc passé mais la tension artérielle toujours grimpante, Aldo retrouve enfin son portefeuille dans l'une des poches de ses nombreux manteaux. Il devrait vraiment le ranger quand il rentre.. Mais ça, c'est un problème pour le lui du futur, celui du présent étant déjà bien accablé.

▬ Je reconnaitrais sûrement les autres aussi.

Qu'il tente de se défendre, un peu abattu. Mais il n'est pas très crédible et se contente de sortir quelques billets et de les tendre à l'autre homme en échange du sacro saint calendrier.

▬ C'est l'un des premiers cadeaux que l'on m'a offert quand j'ai pris poste ici. Je ne suis pas de Fuyu non plus.

Avoue Aldo en espérant que son statut d'étranger fasse passé ce moment gênant pour une.. Excentricité de chez lui. Reste qu'il est désormais plus calme et puisque le ranger est là, autant en profiter pour le remercier de son travail d'eye candy dans sa cuisine ces derniers mois.

▬ Si vous n'êtes pas pressé, je peux vous offrir un café ? Je viens de Tosca et ma cafetière aussi, vous ne trouverez pas meilleur !

Et il est tout fier ce bouffon ! Mais bon, il fait froid, un café, ça ne se refuse pas.. N'est-ce pas ?? N'est-ce pas ??

Il en apprend plus sur son crush calendaire et en plus, celui-ci accepte de boire un café ? Oh Arkée, que tu es bon. Tout content, Aldo l'invite à aller dans le salon. Cozy après tout, la déco type chalet ne peut que l'être mais bien rangé ! C'est qu'on ne sait jamais si la mama va débarquer et il tient à sa vie.. Une place est proposée sur le canapé et même un plaid s'il le veut tandis que le maître de maison va dans la cuisine préparer son café. On met l'eau, on mout le grain pour qu'il soit frais, on le tasse et on met ça sur la gazinière avant de se mettre entre la cuisine et le salon pour surveiller la boisson comme son invité.

▬ Alola ? Qu'est-ce qui vous a fait venir ici ?

Curieux ? A peine. En tout cas il a bien retenu que le ranger réside à Natsu.. Il devra prendre ses prochaines vacances là-bas ! Un peu de chaleur, ça ne fait pas de mal.

▬ La Tosca c'est aussi des montagnes mais si vous allez dans le sud, il fait plus chaud. Je viens du nord personnellement.

Et puisqu'il aime un peu trop sa patrie, il prend un de ses nombreux albums photos de la vallée et le dépose ouvert sur la table basse pour que le ranger puisse le feuilleter. Qu'il voit à quel point c'est beau ! Et contrairement à Fuyu, ils connaissent l'été alors ce n'est pas toujours enneigé.