Ce serait facile d'écrire tout un paragraphe sur "on vit dans une société..." mais ce n'est pas nécessaire, tout le monde sait déjà à quel point cette dernière est mal branlée et seuls ceux bénéficiant des règles établies n'y voit rien à dire. Olivier, en tout cas, a vite compris que râler sur les cartes lui ayant été assignée à la naissance n'allait pas le mener bien loin. Les vieux-jeux de la famille lui avaient bien fait comprendre à quel point ils auraient préféré que leur premier enfant -l'héritier- soit un alpha : lui-même était d'avis que certaines choses se seraient mieux passées si c'était le cas... Mais voilà, en trente ans d'existence n'avait-il pas changé de bord comme par magie aussi commençait-il à se dire qu'après tout, être un oméga n'était pas une si grande tare.

De là à dire qu'il y avait des avantages, ceci dit, le commissaire-priseur était dubitatif : mais il n'avait jamais prit le temps de réfléchir plus que ça aux questions biologiques de son second sexe avant que Nerium ne l'approche. Olivier était surprit que le botaniste -loin d'être l'Obalie glissant le plus loin sur la banquise parmi la Team KO- ait réussi à déduire cette information sans qu'il ne la crie sur tout les toits... Mais voilà, quand on parle de compensation financière naturellement on avait l'attention d'Olivier. Deux oméga enceintes l'un de l'autre, c'était complètement con comme projet d'expérience -le genre de question qu'un collégien poserait en cours d'éducation sexuelle- mais pour une raison obscure il n'avait pas dit non. Pire, il avait accepté.

Décision dont il cherchait toujours la logique à l'heure actuelle, même après avoir emménagé avec le gusse. Avoir un enfant ou deux ou... Va savoir combien, étrangement, ça ne le dérangeait pas : vu comment il s'occupait de sa Mew, c'était loin d'être si surprenant, même s'il éclaterait volontiers quiconque plaisanterie sur ce soudain instinct maternel. Mais si deux enfants déclarés en plus signifiait plus d'allocs, ils étaient toujours moins utiles qu'Ida -qui pouvait ajuster son âge lorsque cela l'arrangeait- en plus d'être un investissement de durée... Qui pourraient bien finir comme lui, à se barrer après dix-huit piges avec ses projets de retraite pépouze. Un pari qu'il savait trop risqué pour être une véritable excuse, en somme.

De plus il y aurait de bien meilleur parti que Nerium : il aurait mieux fait de chercher un père plus fortuné que le toxico du coin qui, en plusieurs mois, n'avait même pas songé au mariage. Pas qu'Olivier souhaite l'épouser, enfin, c'était juste utile pour certaines questions économiques- Mais bref. Rien d'étonnant que le Kalosien préfère passer sa journée à pioncer qu'à trop réfléchir à leur situation : il faut dire que sortir de sa chambre, c'était prendre le risque d'être exposé à l'odeur de beuh de l'autre spécimen s'il avait décidé que les différents produits que le blond lui avait gracieusement offert étaient facultatif ce jour là. De quoi être un peu grognon quand ce dernier le tira de son précieux sommeil pour... Pour va savoir quelle raison.

" - Non, je dors~ " répondit-il comme la princesse dramatique qu'il était, quand bien même il finit bien par lever ses fesses pour venir ouvrir. Miracle, Nerium ne puait pas la mort aujourd'hui, le blond aurait songé à lui claquer la porte au nez sinon. D'ailleurs c'était drôle, qu'il l'appelle toujours par son nom de famille. Au début Olivier aurait refusé qu'il se croit suffisamment familier pour utiliser son prénom mais, après quelques mois, cela commençait à faire sacrément bizarre.

" - Tu n'as jamais songé à appeler les gens par leur prénom, Nerium ? " formula t-il de manière un peu plus sarcastique que nécessaire, avant de se rappeler sa question original "Qu'est-ce que tu veux ?"