C'est avec surprise que Nerium a accueilli cette mission. Si d'une part il ne comprend pas en quoi il est l'un des trois parfaits candidats pour débusquer un traître, mieux vaut ça que d'être celui qui est soupçonné de jouer les agents doubles. Ou est-ce justement là ce qu'ils veulent lui faire croire ? Qu'il est sain et sauf alors qu'absolument pas ? Ah. Bien la preuve qu'il n'est pas bon à ça, son truc ce sont les plantes, pas les humains.  Il suppose qu'étant souvent reclus dans son atelier à Aki le rend difficilement coupable. A quel moment rencontrerait-il des rangers ?

Il devrait arrêter de se poser des questions et se bouger le cul, on l'attend peut-être.

Avant de partir il ose se passer un gant de toilette sur le visage, jauge s'il a besoin de plus, conclut que se brosser les dents et mettre du déodorant sera amplement suffisant pour ce qu'il a à faire. L'effort vestimentaire n'est pas pratiqué, on reste confort, surtout pour crapahuter dans la planque dite abandonnée. Un cargo, des grosses bottes et un marcel sous un gros sweat fera l'affaire, le petit mot de ses supérieurs ne mentionnant nullement un séjour hors d'Aki. Le fait que le pseudo traître soit si proche de lui l'agace un peu, s'il devait couper court à ses recherches à cause d'un abruti, il ne s'en remettrait pas.

C'est avec Poupette que le botaniste sort. Elle est moins suspecte que le Symbios et il est normal de dévier des sentiers avec elle, rejoindre la nouvelle entrée de la planque se fait aussi rapidement qu'il le peut avec sa Germignon rimant avec trouble de l'attention. Une fois à l'intérieur, il la prend dans ses bras, du moins la porte sous son bras comme un bagage et salue sans grand intérêt les quelques personnes sur son passage. Il se presse vers le point de rendez-vous où un vieil homme est déjà attablé. Il savait que l'un d'eux serait son aîné mais à ce point ? Il arque un sourcil, l'observe avant que Poupette ne lui échappe des bras pour elle, aller se présenter puisque son dresseur ne le fait pas. Elle vient lui japper dessus avec plus d'enthousiasme que l'humain qui se ramène, presque, mais seulement presque, désolé pour le papy.

▬ Pardonnez-la.. Monsieur Delyon ?

Delyon et De Neys, bien tout ce qu'il a retenu de ses deux camarades d'enquête. Le brun aurait aimé avoir la politesse d'offrir toute son attention à l'homme qu'il vient d'aborder mais il ne peut s'empêcher de regarder autour de lui si le troisième membre de l'équipe n'est pas arrivé. Plus tôt ils commenceront, plus vite il pourra retourner dans son atelier avec, qui sait, peut-être un autre cobaye que lui-même. Ca changerait.

Si Delyon n’avait pas été long, nul doute que Nerium aurait sifflé De Neys. A la place il hoche simplement la tête à l’appel de son nom et tente tant bien que mal de ne pas trop avoir l’air rude en le dévisageant. Focus monsieur, vous êtes en mission. Et le rappel à l’ordre vient du commissaire-priseur qui commence, très vite rejoint par le vieux qui.. Oulah, a un sacré débit.

Le botaniste écoute soigneusement les précieuses informations ainsi que le plan d’attaque qui est plutôt basique mais plus que correct. Ils doivent se montrer discrets après tout et en réponse à ça, il lève la main.

▬ Je peux entrer.

Qu’il déclare avant de vite ajouter.

▬ Ils ont l’habitude que je passe pour les plantes, ça me permettra de vérifier que cette personne n’a rien mis dedans.

Un mouchard dans un pot ce ne serait pas la première fois que ça arrive et ça, ça a tendance à l’énerver. Poupette peut bien passer sous les tables en attendant mais est-elle assez intelligente pour comprendre ce qu’ils cherchent ? Absolument pas. Il faudra faire sans. Il sort juste Ambroise de sa pokéball et le somme d’aller chercher l’arrosoir pour que son prétexte pour y aller tienne la route.

Revenu bredouille, Nerium est soulagé de voir que ses plantes adorés ne seront pas victimes d'ondes. Un peu comme un parent bobo qui surprotège ses enfants.. Mais maintenant il lui faut une excuse pour traîner dans les couloirs et ça, c'est un peu plus compliqué. Les plantes qui décorent la planque pour donner un peu de 'vie' sont assez rares, pas faute qu'il essaye d'en caser plus mais il ne peut pas s'assurer qu'aucun sbire ne s'en servira comme urinoir alors il évite, déconseille de trop en avoir.

A la place il se pose sur un banc non loin avec ses écouteurs et un rapport, tandis que sa Germignon joue à escalader les autres sièges. Au moins il donne l'impression de travailler mais loin de sa serre pour dépenser l'énergie parfois destructrice de la jeune pokémon. Evidemment il n'écoute aucune musique, afin de rester attentif aux allés et venus. Pas grand chose d'autre à faire..

Oups, est-ce que ce rapport aurait dû être envoyé hier ? Ca explique mieux pourquoi il se promène avec.

Fou, Nerium l'est peut-être à sérieusement se pencher sur le dossier qu'il a en mains. Puis la réunion commence et il ne voit vraiment personne s'approcher de la porte. Est-il directement à l'intérieur ? S'ils ont la liste des personnes qui y assistent, ça réduirait déjà leurs recherches.. Puis voilà qu'un léger choc se fait ressentir au niveau de sa jambe et il met toute son attention sur sa Germignon qui n'est pas assez proche de lui pour avoir pu lui rentrer dedans. D'autant qu'elle semble parler toute seule et bien que ce soit un jeune pokémon, elle ne lui a jamais fait ça avant.

▬ Poupette tu ne veux pas faire un câlin à ton ami ?

Qu'il propose le plus gentiment possible en se relevant du banc pour accélérer le pas vers Delyon. Il s'arrête devant lui, lui tend le rapport non terminé en guise d'excuse pour l'aborder avant de souffler.

▬ Il y a quelque chose d'invisible près de mon pokémon.

S'il est toujours là.. Si seulement elle connaissait une attaque comme Lance-Boue, elle en foutrait partout mais au moins, ils auraient plus de visibilité ! Non là, il y a urgence d'agir.